du constat aux solutions pour traiter l’urgence et le long terme
Alors que la DARES vient de constater un recul annuel du salaire de base en euros constant de 2,7% chez les professions intermédiaires et cadres à fin mars, et que l’inflation poursuit sa progression (5,4% d’indice des prix harmonisé en glissement annuel sur avril), le sujet de maintien du pouvoir d’achat est devenu la préoccupation majeure des salariés.
Dans ce contexte brulant, la CFE-CGC dresse un bilan de la campagne des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) 2022 à partir d’une enquête qui a recueilli près de 500 réponses de la part des délégués syndicaux négociateurs des accords dans toutes tailles d’entreprises. Cette enquête CFE-CGC nous indique que 75% des NAO se sont conclues par un accord (signées à 88% par la CFE-CGC) et met en exergue le points marquants suivants :
- 63% ont obtenu plus de 2% d’augmentation générale, avec dans 57% des cas, des revalorisations différenciées par catégories de salariés.
- L’enveloppe des augmentations individuelles fait l’objet d’une négociation collective dans plus la moitié des NAO (52,4%).
- Le niveau des augmentations individuelles apparait plus disparate, et globalement moins élevé que l’enveloppe d’augmentation générale (29% ont plus de 2%).
- Les principaux dispositifs complémentaires négociés en NAO prennent la forme de : revalorisation des minima (27% des cas) ; enveloppe égalité Femme/Homme (23,5%) ; complément d’épargne salariale (23,2% des cas) légèrement préféré à la prime PEPA (22,2%) ; revalorisation des indemnités kilométriques (18,3%) ; supplément prévoyance (10%)
- Une qualité des NAO jugée globalement plutôt positive (49% des négociateurs attribuent la note entre 6 et 9).
- Des salariés jugés « attentifs » dans plus de la moitié des cas (54%) aux résultats des négociations obtenues.
- Le thème du « Partage de la Valeur » bien qu’obligatoire depuis la loi Rebsamen n’est abordé que dans 36% des NAO, plaidant pour la proposition CFE-CGC de calcul d’un index sur le Partage de la Valeur ; le récent « Ratio d’équité »[1] est encore faiblement mobilisé lors des NAO (10% des cas).
- Enfin, moins de 22% des négociations ont prévu une clause de « Revoyure ».
Ces chiffres démontrent une certaine qualité de dialogue social qui pourrait, au vu du contexte d’inflation galopante que nous connaissons, être vite fragilisée. C’est pourquoi la CFE-CGC appelle à la mise en œuvre d’une clause de « revoyure » obligatoire, se déclenchant automatiquement lorsque le SMIC subit deux augmentations dans la même année, comme cela est déjà le cas en 2022. C’est une première réponse à la perte de pouvoir d’achat des salariés.
Parallèlement la CFE-CGC appelle à travailler sur le fond pour lutter contre cette inflation structurelle, en particulier en rendant notre économie plus résiliente, comme elle l’a explicité dans son document « Restaurer la Confiance».
[1] Ratio instauré par la loi Pacte et mesurant le rapport entre la rémunération du dirigeant et le salaire moyen et/ou médian des salariés et s’imposant aux sociétés cotées.